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Demoiselle Epineuse
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3 février 2009

Affaire de moeurs : Var - Ariège : Les enfants retrouvés

Massat. Il cache ses enfants pendant onze ans

Disparus en 1998, les deux garçons enlevés par leur père ont été retrouvés ce week-end dans le Couserans. Récit d'une histoire extraordinaire.

Onze années sans leur mère. Onze années de cavale. Onze années d'errance dans des granges abandonnées, de planque dans des masures isolées, de petits travaux dans les champs, de survie avec des poules et des cochons. Onze ans sans école et sans collège…

C'est l'aventure extraordinaire vécue par deux jeunes Ariégeois. Qui, samedi soir, ont pu enfin embrasser leur maman. L'histoire absurde d'une séparation déchirante.

Tout commence il y a une vingtaine d'années. Xavier et Catherine se sont connus dans l'Eure. Un couple plutôt « baba cool » qui a rapidement deux enfants, Shahi-Yena, né en 1990, et Okwari, né en 1992.

Alors que les enfants sont encore jeunes, le couple traverse une mauvaise passe, se sépare. Les enfants sont confiés à la mère.

Mais en janvier 1998, Xavier Fortin et ses deux fils disparaissent dans la nature. À l'époque, ils vivaient dans le Var.

Malgré ses recherches, appels sur internet, ses plaintes, ses cris de désespoir à la télévision (on la verra dans l'émission « Affaires de famille », sur « M6 », en mai 2005), la maman, Catherine Martin, qui habite aux Adrets-de-l'Estérel ( Var) n'a plus, pendant onze longues années, de nouvelles de ses enfants.

L'affaire rebondit mercredi dernier. Un homme se présente au commissariat de Foix et dit aux policiers connaître le lieu où résident Xavier Fortin, qui se fait appeler Pierre Duchêne, et ses enfants.

Vendredi les gendarmes de la brigade de Massat se rendent dans la grange où vit la famille. Xavier Fortin, 53 ans, titulaire d'une maîtrise en sciences naturelles, n'avait jamais fait parler de lui. Il vivait depuis deux ans dans une grange au-dessus de Massat.

Il est interpellé et raconte sa fuite en avant.

L'histoire de Xavier et de ses fils a pu ainsi être reconstituée. En janvier 1998, il part vivre avec les enfants en Haute-Garonne. Moins d'un an plus tard, il est dans le Vaucluse, puis ils se terrent une paire d'années dans le Gard avant qu'en août 2005 tous les trois n'arrivent en Ariège. Tout d'abord à Esplas-de-Sérou puis, depuis deux ans, à Massat. À chaque fois l'homme change d'identité (nom, prénom et date de naissance) pour lui et ses fils.

Pendant toutes ces années, les enfants n'ont pas été scolarisés. A Massat, ils vivent dans une grange (louée sans payer de loyer à un ressortissant allemand), sans ressources, cultivant la terre et élevant des animaux.

Une vie que les garçons voudraient poursuivre, comme ils l'ont expliqué depuis.

Deux garçons sans problème de santé, « bien élevés », confie le juge d'instruction de Foix, Antoine Leroy, et ayant acquis des connaissances (lecture et écriture grâce à leur père).

Au moment de l'interpellation de leur père, ils étaient en Corse pour la cueillette des olives. C'était la première fois qu'ils partaient sans lui.

Ils sont rentrés à Foix samedi et ont retrouvé leur mère, prévenue de son côté, dans la nuit de samedi à dimanche.

11 ans après…


La mère : «Mon cauchemar vient de prendre fin »

Catherine Martin, la mère des deux garçons, n'a cessé d'espérer pendant ces 11 longues années. Aussi quand le procureur de la République de Foix lui a téléphoné samedi pour lui dire que « peut-être » ses enfants avaient été identifiés et retrouvés, elle s'est précipitée à Foix où elle est arrivée dans la nuit. C'est donc au commissariat qu'elle a retrouvé ses garçons. «Cette femme, confiait hier le procureur Leroy, a vécu un cauchemar de onze années. La rencontre avec Shahi-Yena et Okwari a eu lieu à deux heures du matin dans des circonstances particulières ». Depuis ce moment, évidemment, les garçons et leur mère ne se quittent plus. Hier, en début de soirée, ils ont eu l'autorisation tous les trois de rendre visite à Xavier Fortin à la prison de Foix. Selon le maire des Adrets de l'Estérel, Catherine Martin n'a jamais baissé les bras. «Il y a trois ans, elle avait écrit une lettre à Mme Chirac. C'était un appel à l'aide».Aujourd'hui, le père sera transféré à Draguignan, où il avait été condamné en 2007 à une peine de deux ans de prison ferme pour « soustraction d'enfants ».

Un nouveau procès, en sa présence cette fois-ci, aura lieu à Draguignan à la fin du mois de février pour définir la peine qui sera la sienne maintenant qu'il est retrouvé. Pour la mère des garçons « enfin, l'enfer est fini ».


Les habitants du village témoignent.

« Ces garçons sont bien dans leur peau »

Il faut aller se perdre à la lisière de la forêt domaniale d'Ercé, à 14 km sur les hauteurs de Massat pour trouver l'abri de fortune fait de tôle et de bois de la famille de Xavier Fortin, plus connu sous le nom de « Pierrot ». Les oies, les canards et le cochon vaquent à leurs occupations en attendant le retour des maîtres, les chiens montent la garde. A voir le tuyau d'eau acheminé jusqu'à la grange, la citerne et quelques installations judicieuses construites à la main, on a l'impression de faire un bond dans le temps. Pas si sûr pour autant que les deux garçons qui vivent ici étaient malheureux : « Croyez bien que si j'avais eu le moindre doute, que si je les avais crus maltraités ces deux gosses, j'aurais fait le nécessaire », assure Kiki, un herboriste massatois qui côtoyait la famille Fortin. « Mais ils n'ont jamais fait parler d'eux, ce sont des gens bien. Ils vivent en harmonie avec la nature, on a bien vu que leur père leur avait appris les valeurs, notamment celles du travail », poursuit-il.

une impression de «bonne famille»

Les deux frères aident à la réparation des toitures, en échange de produits alimentaires, ils refont les chemins de randonnée, donnent un cou p de main pour les récoltes. « On s'entraide pour aller faire les courses, pour chercher le foin, raconte Susan, l'une des rares voisines. Je les ai aperçus hier, ils avaient l'air pressé, ils m'ont dit qu'ils partaient à Foix » ajoute cette jeune maman d'origine hollandaise.

Des jeunes hommes « bien dans leur peau, qui n'ont jamais fait de bêtise » et inconnus de tous. En tous cas, d'une grande partie de la population y compris du maire de Massat.

« J'ai appris cette histoire par le biais du Procureur, il y a deux jours. Tout ce que je sais c'est qu'ils ne figuraient nulle part, ils n'avaient rempli aucun dossier d'aide et visiblement étaient calmes et sans problème. » Léon-Pierre Galy-Gasparrou souhaite que l'affaire ne fasse pas de bruit : « Je ne trouve pas cela honnête d'instrumentaliser cette histoire à des fins politiciennes. J'ai l'impression que cette affaire continue d'entretenir un climat de répression et d'insécurité qui viserait à faire croire qu'il y a à Massat une population marginale et dangereuse et qu'il faut la maîtriser. » Marginale, peut-être, les Fortin ont laissé derrière eux une impression « de bonne famille. »

Je pense que ce coin de France est particulier ; bien sûr cher à mon coeur puisque une partie de ma famille y habite.

En Ariège on a parfois une impression de résistance au temps . La modernisation , les technologies et le stress de la vie moderne a dû mal à s' infiltrer. La géographie y est pour beaucoup. Les routes sinueuses serpentes de nombreux kilomètres avant d'arriver dans les villages enclavés. La destination n' est pas le nom d' une ville mais d'abord le nom d' une vallée traversée. Que la famille n' est pas été repérée alors que les enfants n' étaient pas scolarisés ne m' étonne pas. C'est un coin que je connais bien, un peu hors du temps. Les paysages sont magnifiques. L' envie d' y flâner l' emporte. Les randonneurs nombreux ne s' y trompent pas.

Pour ce qui est de l' histoire de ces enfants, la justice saura se prononcer, surtout pour la maman qui n' a jamais baissé les bras.

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Commentaires
L
la justice prend trop attivement, des decisions lors d'une sèparation et n'ècoute pas assez les enfants sur le choix de partir vivre avec l'un des parents et cela detruit souvent leur moral, alors un peu plus de souplesse,dans le choix des enfants, mai quand mème il ne sont pas plaint de leur vie, avec leur père alors que celui- ci soit libèrè je souhaite,car ils voulaient vivre avec leur père c 'etait leur choix.je souhaite que la maman respecte aussi le choix de ces enfants .bonne chance monsieur pour votre libèration ,pour moi vous n'etes qu'un bon père et avez respecter le choix de vos enfants,ils se sont exprimè devant les camèras alors que leur voeux soit respectè.
F
l'histoire nous rappelle que les symboles de resistance ont toujours été punis en france;Alors si aujourd'hui la justice est capable de condamner l'acte de resistance d'un homme face a la société de consommation dans le but d'éduquer ses enfants aux vraies valeurs de la vie,soit;Mais que la justice n'oublie pas,que pour avoir passé 11 ans dans des conditions proche d'une cavale il a fallu beaucoup d'amour; Alors messieurs les juges, essayer de condamner l'amour.
J
Les deux garçons n'ont pas l'air malheureux <br /> d'ailleurs j'ai entendu qu'ils étaient repartis dans leur maison<br /> Bonne soirée
F
J'ai vu ça à la télé hier, Massat n'est pas dans le coin d'Ax les thermes.....plus haut<br /> <br /> Bisous<br /> Françoise
M
Que dire? cette histoire de vie sauvage serait belle si la mère n'avait pas été exclue.
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